LE «QUIET VACATIONING», OU L’ART DE PARTIR EN VACANCES...SANS RIEN DIRE à SON EMPLOYEUR

On connaissait le quiet quitting (la démission silencieuse), et le lazy girl job, ce poste désirable car nécessitant le moindre effort. Voilà désormais le quiet vacationing, qui consiste à partir en vacances sans poser de jours de congés. Comment ? Grâce au télétravail et à un peu d’agilité pour donner le change : se connecter aux réunions à l’heure, répondre aux mails assez rapidement pour ne pas attirer l’attention...

Cette tendance, penchant clandestin du greendesking, ou le fait de télétravailler au vert, que nombre d’actifs racontent sur les réseaux sociaux, semble séduire le monde du travail américain, selon un article du Wall Street Journal. Aux États-Unis, les salariés du privé disposent de 11 jours de congés payés annuels en moyenne à partir de la deuxième année, puis de 15 jours à partir de cinq ans dans l’entreprise. Mais un employé sur cinq n’a tout simplement pas de vacances. En réaction, plus d’un quart des salariés ont ainsi pris du temps libre sans autorisation, selon une étude menée par l’institut Harris Poll auprès de 1200 personnes.

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Une pression sociale à ne pas partir en congés

Le motif avancé par ces semi-télétravailleurs ? Le nombre insuffisant de congés payés, donc, mais aussi une forme de pression sociale qui pousse à ne pas poser ses jours. Une femme de 37 ans interrogée par le journal américain assure ainsi que, sur dix jours de congés payés annuels, elle n’en a utilisé qu’un. La faute au sentiment de culpabilité ressentie au moment de demander à son manager de s’absenter, mais aussi à la potentielle réaction de ses collègues, qui pourraient la surcharger en son absence, explique cette salariée, qui a pris l’habitude de virées à Las Vegas en toute discrétion.

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Comme elle, 80 % des personnes interrogées par l’institut Harris Poll ressentent une injonction à toujours être actif et connecté, jusqu’à ne pas oser utiliser l’intégralité de leurs vacances. Et ce, y compris dans des entreprises qui ne posent aucune limite au nombre de jours de congés annuels. Le quiet vacationing apparaît alors comme un juste milieu, une manière de s’aérer l’esprit sans nuire à son image, ou encore de permettre à ses enfants de voyager plus souvent. Au risque, toutefois, de la contre-productivité, alertent plusieurs salariés coutumiers du fait. Ni vraiment efficaces ni vraiment détendus, ils vivent le quiet vacationing comme une solution faute de mieux. Et un signe de plus que, entre vie personnelle et professionnelle, les frontières se brouillent.

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