ARMADA DE ROUEN : « VOIR CES VOILIERS, çA FAIT RêVER… ON A L’IMPRESSION DE VOYAGER DANS LE TEMPS ! »

Il est presque 18h30 sur les quais de Duclair (Seine-Maritime) en ce jeudi 8 juin. À la barre de la goélette finlandaise « Joanna Saturna », le capitaine Mikko Karvonen se prépare à larguer les amarres pour rejoindre le site de l’Armada de Rouen situé un peu plus loin sur la Seine, à trois heures de navigation. Quelques minutes plus tôt, le trois-mâts mexicain « Cuauhtèmoc », l’une des stars de l’édition 2023, a fait le show en passant, avec son équipage perché dans les gréements, la musique à fond. Pendant ce temps, Kaide, l’un des membres de l’équipage, s’assure que tout est paré à bord pour accueillir ses invités du jour. « Je suis surtout là pour que personne ne tombe à l’eau », sourit le marin qui vient d’enquiller neuf jours de mer depuis Helsinki pour rejoindre l’embouchure du fleuve. « On a quand même fait escale à Honfleur deux jours. C’était vraiment très beau. Et là, on a hâte de se joindre à la fête ». Pour lui se sera la première fois et il est plutôt content de le faire à bord de ce navire. « C’est un bon bateau. Pas aussi rapide que certains, mais solide. Et il est en acier. Moi, je préfère. Le bois, c’est joli, mais ça prend l’eau par en dessous, par les côtés, par le dessus. Et on passe notre temps dans l’humidité ». En ce jour de lancement officiel de l’Armada, les berges accueillent déjà de nombreuses familles, des groupes d’amis ou tout simplement des riverains venus saluer les bateaux qui défilent un à un depuis la veille. « C’est bête, mais voir ces voiliers, ça fait un peu rêver. On a l’impression de voyager dans le temps », glisse Solène, une maman venue avec ses enfants à Duclair pour l’occasion. Elle n’est d’ailleurs pas la seule à s’imaginer remonter le fleuve à l’époque où Flaubert habitait au Croisset, où ne subsiste plus d’un petit pavillon, et se baignait en bas de chez lui. La sirène du Joanna Saturna Même si c’est un moteur, et non les voiles, qui sert à avancer contre le courant, la magie opère. Depuis le pont, des châteaux et de belles demeures, invisibles habituellement depuis la route, se laissent découvrir. Et en doublant « l’Etoile » ou encore la « Nébuleuse » par tribord, on en oublie presque les usines et les silos qui rappellent la dimension industrielle du port. À chaque commune traversée, la sirène du « Joanna Saturna » fait trembler l’air pour la plus grande joie de ceux qui lui font signe. Les plus hardis, à l’image d’Antoine, un moniteur de voile du Yacht-club de Rouen, n’hésite pas à emporter quelques jeunes mousses naviguer sur un zodiac à quelques encablures du voilier. Pour la plus grande joie de ses jeunes passagers, hilares. Au fur et à mesure que notre destination approche, une certaine effervescence se diffuse. Au loin, les deux travées du pont Flaubert sont bien levées pour laisser passer nos hauts mâts. À bâbord, l’impressionnante silhouette du « Canopée », l’immense cargo à voiles – pas encore installées - qui transportera les morceaux de la fusée Ariane 6 jusqu’en Guyane, marque véritablement l’entrée sur le site où, sur chaque rive, la foule est déjà au rendez-vous. Dans quelques minutes, le « Joanna Saturna » viendra s’amarrer devant le hangar 105 où il restera jusqu’au 18 juin prochain au milieu des plus beaux voiliers du monde. Et le voyage dans le temps s’achèvera. « Armada de Rouen », jusqu’au dimanche 18 juin. Programme complet sur www.armada.org.

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