VOUS VOYAGEZ AU MONTéNéGRO ? CE QUE LES GUIDES NE VOUS DISENT PAS TOUJOURS

Au confluent des pays balkaniques et de la mer Adriatique, il existe une nation à peine plus vaste que l'Île-de-France. C'est le Monténégro, le pays des montagnes noires, dont les flancs abrupts écrasent toute la côte, de la Croatie à l'Albanie. Ce qui fut le royaume de Pierre 1er au XVIIIe siècle est demeuré sauvage. Il a subi les agressions des Ottomans, des Austro-Hongrois et de bien d'autres peuples. Il en conserve les vestiges et ses secrets. Avec ses criques, ses monastères, ses îles, ses fortins et ses fjords, cette nation de 620.000 habitants est belle. S'y rendre est une plongée dans un pays à l'histoire tourmentée, aux comportements claniques. Peut-être cela est-il dû à ses guerres et à ses mélanges ethniques : Albanais, Croates, Bosniaques, Serbes.

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(Presque) pas de plages de sable blanc

Les plages de graviers sont monnaie courante. Les familles monténégrines adorent ces plages de cailloux, de galets ou de sable noir rugueux. Celles de sable blanc sont quasi inexistantes. À défaut, les baigneurs du cru s'allongent parfois sur du béton, à quelques mètres d'eaux cristallines et... de bateaux. Le Monténégro est le pays des navires. Les touristes ont le choix entre un bain près des yachts des milliardaires russes, dans la station balnéaire huppée de Tivat, ou à proximité de coquilles de noix, dans les fabuleuses bouches de Kotor jusqu'à Budva. Les plages privées, majoritaires sur la côte, où il faut débourser 20 euros la journée pour un transat et un parasol, ne sont pas épargnées par la navigation. Pour éviter les hydrocarbures ou les navires et les jet-skis qui n'hésitent pas à s'approcher du rivage, mieux vaut louer un bateau et partir au loin pour nager.

Se déplacer : ne comptez pas sur Uber

Les traversiers sont un excellent moyen de joindre les villes côtières. Les trouver n'est pas toujours évident. Uber n'existe pas. Les chauffeurs de taxi jouissent d'un monopole. Les compteurs sont trafiqués. Pour le même trajet de 18 kilomètres, les prix proposés ont varié entre 30 euros et 50 euros. Les petites « arnaques » font partie intégrante du voyage. L'homme fort du Monténégro pendant trois décennies, Milo Dukanovic, a érigé la corruption en système, avant de perdre le pouvoir en 2023. « Sur le papier, les choses ont changé depuis l'an dernier. Sur le papier seulement. Dans les faits, la corruption est omniprésente dans un pays où tout le monde se connaît et se surveille », confie ce Monténégrin, expatrié au Luxembourg. « Les transports sont aussi compliqués, car il y a peu de routes », ajoute-t-il.

Le pays n'est pas dans l'UE

Bonne nouvelle, comme le pays n'appartient pas à l'UE, les prix y sont encore doux. Les poissons et les fromages y sont délicieux. Les vins, honnêtes, se nomment Vranac ou Plantaze. Les hommes servent les voyageurs dans les restaurants. Les femmes, elles, sont aux fourneaux. L'égalité des sexes n'est pas la tasse de thé des colosses monténégrins. Tous les équipements sont conçus pour des géants. Si vous mesurez 1,80 mètre, vous serez petit. Comme le pays n'a encore conclu que des accords imparfaits avec l'UE, une carte SIM locale de 500 Mo, valable 15 jours pour 15 euros, est indispensable pour surfer sur internet sans se ruiner. Enfin, est-ce parce que le Monténégro ne fait pas partie de l'UE que l'un de ses deux aéroports, Tivat, bat tous les records de désorganisation ? Difficile à dire, mais armez-vous de patience.

Communiquer est difficile

Si lors d'un long séjour le contexte peut être différent, pour un court séjour, le contact avec les habitants ne passe pas. À moins de maîtriser le serbe, voire le russe, parler d'autres langues ne sert à rien, aussi bien avec les habitants qu'avec les professionnels du tourisme. Les personnels des restaurants, même jeunes, parlent rarement anglais ou très mal. Le français, l'espagnol, ne servent à rien. L'italien ? Peu. Parvenir à entamer une discussion relève de l'exploit tant les habitants sont réservés. Il en ressort un étrange sentiment de déranger en permanence ses interlocuteurs. Les serveurs sont compétents, mais les sourires ou un simple bonjour sont exceptionnels. Au point de confiner à la tristesse. Ne venez pas au Monténégro si vous êtes déprimé.

L'omniprésence des touristes russes

Réminiscence du passé communiste et proximité de cœur avec la Russie, le pays des montagnes noires en pince pour des touristes russes peu amènes, dont la gent féminine porte d'étranges lèvres mal botoxées et des implants mammaires tape-à-l'œil. Selon l'office des statistiques du Monténégro (OSM), 24 % des touristes sont Russes, 22 % sont Serbes et seulement 4 % Français. La présence des voyageurs russes dont le regard est peu accueillant est dérangeante. Le nouveau premier ministre monténégrin a assuré en janvier 2024 que son pays diminuerait sa dépendance aux touristes russes.

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