DAKHLA : CAPITALE MONDIALE DU TOURISME DURABLE …

Les 8, 9 et 10 mai 2024, la ville de Dakhla, joyau du sud marocain, abrite les travaux des 14èmes Journées Scientifiques du Tourisme durable, au sein des locaux de l’Ecole Nationale de Commerce et de Gestion (E.N.C.G.) – Université Ibn Zohr – de la même ville.

Cet événement constitue, sans aucun doute, un carrefour académique de haut vol puisqu’il regroupe, chaque année, sur des sites des plus prestigieux (Athènes, Barcelone, Québec, San Francisco, Salvador de Bahia, Tahiti, Guyane…), des chercheurs universitaires et aussi des praticiens pour qu’ils explorent ensemble les voies possibles d’un tourisme durable et solidaire.

Au niveau organisationnel, la cheville ouvrière de ces Journées est l’Association Internationale de Management du Tourisme Durable (A.I.M.T.D. créée, en 2011, par le Pr Erick LEROUX), laquelle a pu et su conjuguer les divers et complémentaires apports de la Sorbonne Paris-nord, du C.N.R.S., de l’E.N.C.G. Dakhla, ainsi que de la Région Dakhla Oued-Eddahab, sans oublier le Conseil Régional du Tourisme Dakhla Oued-Eddahab.

Tout ce beau monde apporte généreusement sa contribution pour la tenue (et la bonne S.V.P.) de ce Colloque International sur le Tourisme durable qui débattra, lors de cette 14ème édition, sur un thème fort porteur, à savoir : « Horizons authentiques pour le management du tourisme durable et des loisirs. »

Mais au fait, qu’est-ce que ce concept de tourisme durable ?

Le Tourisme durable

Selon l’Organisation Mondiale du Tourisme (O.M.T.), c’est “un tourisme qui tient pleinement compte de ses impacts économiques, sociaux et environnementaux actuels et futurs, en répondant aux besoins des visiteurs, des professionnels, de l’environnement et des communautés d’accueil ».

Ce concept constitue, sans nul doute, un heureux épiphénomène de toute la démarche du Développement durable, largo sensu, dont le tourisme qui constitue un des 3 grands secteurs économiques faisant tourner l’économie mondiale, côtoyant les énergies, les armes…

Par conséquent, et au regard de sa dimension transversale, le tourisme durable (et solidaire) cherchera, de manière permanente, un réel équilibre via des ajustements et des contrôles entre ces/ses 3 matrices :

1. Environnement

Exploiter, via des pratiques raisonnées et durables, les ressources naturelles dans leur mise en valeur touristique, et ce, en les préservant, grâce à une protection et une sauvegarde de l’environnement et de la biodiversité.

2. Social

Respecter les cultures des communautés d’accueil, en prenant soin de leurs patrimoines matériel et immatériel, dans un esprit de tolérance et d’échange.

3. Economie

Assurer à la population des communautés d’accueil une intégration socio-économique horizontale et verticale, au sein d’une activité économique viable sur le long terme.

Ainsi, l’objectif du développement touristique durable tel que résumé par l’Agenda 21 (plan d’action pour le 21ème siècle) consiste à «rendre compatible l’amélioration des conditions environnementales et sociales qui résultent du développement touristique, avec le maintien de capacités de développement pour les générations futures ».

L’idée a suivi son bonhomme de chemin depuis 1980 et la Déclaration de Manille, pour déboucher, en 2004, sur un Comité de Développement durable du Tourisme comme structure pérenne de l’Organisation Mondiale du Tourisme (O.M.T.) .

Le Maroc et le tourisme : une feuille de route …

Pour le Maroc, le tourisme a été, depuis fort longtemps, un choix stratégique pour l’économie nationale et il constitue toujours un créneau des plus porteurs, et ce, en dépit de plusieurs « petites incivilités ».

Quant au tourisme durable et solidaire, on constate que les Pouvoirs publics commencent à s’intéresser à cette niche de voyage responsable.

Ainsi il est remarquable que la nouvelle feuille de stratégie pour le tourisme au Maroc (2023 – 2026) soit basée sur 9 Filières principales, à savoir :

1-  » Ocean waves  » : sports nautiques.

2-  » Nature, trekking and hiking  » : tourisme vert.

3-  » City break  » : séjour urbain.

4-  » Beach and Sun  » : balnéaire.

5-  » Tourism and Oasis adventure  » : désert saharien.

6-  » Tourisme d’affaires ».

7-  » Circuits culturels  » : Rabat, Salé, Tétouan et Tanger.

8-  » Bord de mer » : tourisme balnéaire interne.

9-  » Nature et découverte  » : tourisme interne.

Certes, pour ces filières principales, nous estimons que certains territoires ont été complètement oubliés, et je ne citerai que celui de Safi, Cité intramuros et hinterland extramuros, qui a sa place et des potentialités à faire valoir dans les créneaux suivants :

1- Ocean waves : Safi organise, chaque année, plusieurs manifestations de sports de glisses, possédant une des vagues droites les plus appréciées (top 7 au monde). En plus, la ville a une histoire maritime des plus riches au Maroc (un aperçu en a été donné lors de sa participation, en 2012, aux « Tonnerres de Brest », via des légendes allant du Mayflower, à Torch, en passant par les expéditions RA, de Thor Heyerdahl, sans oublier le projet Atlantis Centre national de la Mer défendu par l’Association les Amis de Thor HEYERDAHL…)

2- Circuits culturels : A notre connaissance 8 médinas ont été choisies, à savoir Essaouira, Marrakech, Meknès, Rabat, Salé, Tanger et Tétouan. Un choix fort défendable mais d’autres médinas comme Safi, comptoir phénicien, remparts almohades et fortifications lusitaniennes méritent amplement leur place dans ce gotha, sans oublier la Région de Youssoufia avec des sites culturels remarquables qui gagnent à être connus et reconnus, comme la Grotte de l’Homme d’Ighoud, la Réserve de gazelles Dorcas, les techniques d’élevage et de chasse à courre avec le « sloughi », l’école de monte traditionnelle de l’arabe-barbe, en particulier, et de tir…

3- Bord de mer, tourisme balnéaire interne : avec ses plages aux 3 pavillons bleus ( Beddouza, Safi et Souiria), ces sites auraient pu et dû bénéficier d’un coup de pouce étatique en termes de promotion…

Le second volet de la feuille de route stratégique comporte 5 filières transverses pour la valorisation du patrimoine immatériel, il s’agit de :

1-  » Gastronomie et produits du terroir « . 2-  » Festivals et moussems « . 3- « Tourisme durable « . 4-  » Artisanat et savoir-faire local « . 5-  » Hébergement alternatif « .

A chacun donc de constituer sa carte…

Personnellement, je crois que l’adoption d’une démarche globale de durabilité déclinée en actions pertinentes serait, pour notre tourisme, une voie royale afin que cette activité, ô combien importante pour l’économie nationale, se maintienne, s’adapte et croisse, surtout face aux inexorables changements climatiques et aussi à l’heureuse émergence de nouveaux profils de touristes plus responsables, en quête de découvertes de cultures authentiques et d’échanges respectueux avec l’Autre.

 » Dakhla et moi  » en 3 actes

Sur un registre plus personnel, Dakhla représente pour moi un bon nombre de souvenirs agréables.

Notre 1er croisement a eu lieu dès 2012. En effet, le joyau du sud marocain devait, en partenariat avec El Hoceima pour la façade méditerranéenne, présenter l’Atlantique saharien marocain. Ces régions ont accompagné Safi pour présenter fort dignement le Maroc, lors de la manifestation maritime  » Tonnerres de Brest  » suscitée . Le Maroc était l’invité d’honneur et sa journée fut célébrée le 14 juillet.

La 2ème fois, ce fut en 2014, lors d’une visite en voiture depuis Safi avec des haltes prolongées et agréables (à l’aller comme au retour) à Guelmim, Sidi Ifni, Tan-Tan, Laâyoune… Un émerveillement : Duna Blanca, Costa Rica, la pédicure bio à la Sebkha d’Imlil…

Le 3ème type de rencontre a bien eu lieu, en décembre 2020, au sein d’une sympathique délégation des Grandes Associations Régionales (où j’ai eu le plaisir de représenter  » Hawd Assafi ») pour une visite rendant hommage aux FAR après la sécurisation, un mois auparavant, du passage d’El Guergarate vers la Mauritanie. C’était… un vendredi 13 !

In fine, les 8, 9 et 10 Mai 2024, j’aurai donc l’honneur et le plaisir de présenter une communication liée à la thématique du Colloque, puisant ses racines dans mon terroir et constituant un réel patrimoine immatériel à mettre en valeur. Au menu :  » Cas de la Gastronomie marine de Safi : préservation et valorisation d’un patrimoine dans le cadre du tourisme durable « .

A table ! Dakhla invite le Monde et… durablement.

*FPD Safi – Université Cadi Ayyad

The post Dakhla : capitale mondiale du tourisme durable … appeared first on Hespress Français - Actualités du Maroc.

2024-04-29T05:23:34Z dg43tfdfdgfd